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Entretien exclusif avec Theo van Boven, rapporteur spécial de l'ONU sur la torture.

Genève, correspondance particulière.
Avec les révélations sur les mauvais traitements infligés aux prisonniers en Irak, l'année a [url=http://www.achbanker.com/home.php]www.achbanker.com/home.php[/url] été chaude sur le dossier de la torture. Quel est votre sentiment quand un pays démocratique comme les ?tats-Unis se met à pratiquer la torture ?
Theo Van Boven. ?videmment, on ne peut qu'être révolté par une affaire comme celle de la prison d'Abou Ghraib. Et encore davantage puisque le fautif est un pays comme les ?tats-Unis qui prétend donner l'exemple et agir comme modèle pour les autres. L'impact négatif en devient plus dévastateur encore.
Je crois que ces faits prouvent, si besoin était, la nécessité de combattre la pratique de la torture partout et toujours dans le monde. En fait, les révélations des mauvais traitements infligés aux prisonniers irakiens montrent une nouvelle fois que la démocratie, la civilisation ou un ?tat de [url=http://www.mylnefieldanalysis.co.uk/barbour.html]barbour outlet[/url] droit ne représentent pas, en eux-mêmes, des garanties suffisantes contre la pratique des traitements brutaux et dégradants. D'autant moins lorsqu'il existe des prisons à l'abri des regards, sans possibilité [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] d'une surveillance extérieure. Et en ce sens, la situation crée par les nouvelles lois en matière de sécurité et de contre-terrorisme n'est pas très rassurante.

Comment avez-vous réagi quand ces mauvais traitements ont été dévoilés [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]www.vivid-host.com/barbour.htm[/url] ? Qu'avez-vous fait ?
Theo Van Boven. Après les révélations sur l'Irak, j'ai immédiatement publié un communiqué public condamnant ces actes et réclamant une enquête approfondie et le ch?timent des acteurs (ainsi que des réparations). Il est vrai qu'auparavant j'avais déjà re?u des signaux et des informations concernant les mauvais traitements infligés [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] à des prisonniers notamment à la prison de Guantanamo. J'ai dès lors demandé aux autorités américaines le droit de m'y rendre pour une inspection et j'ai annoncé cette demande à la Commission des droits de l'homme de l'ONU, réunie à Genève au printemps. Je n'ai malheureusement jamais re?u l'autorisation nécessaire du gouvernement américain.
Depuis, nous avons même appris l'existence sur cette base de prisonniers totalement au secret dont la détention est cachée même au CICR (Comité internationale de la Croix-Rouge) présent à Guantanamo.

Les USA sont pourtant signataires de la convention contre la torture.
Theo Van Boven. Oui. Et le comité de l'ONU gardien de la convention contre la torture aurait pu recourir contre les ?tats-Unis et demander qu'une enquête spéciale soit diligentée. Or, il n'a pas jugé bon d'utiliser cette prérogative. Mon r?le est différent. Me rendre dans différents pays pour information et inspection. Pour ce faire, j'ai besoin de l'autorisation des ?tats.

Au-delà de l'affaire des prisons américaines, quelle est, plus généralement, la situation en matière de tortures et de mauvais traitements infligés aux prisonniersdans le monde ? Y a-t-il un mieux ou non ?
Theo Van Boven. La perception de la situation mondiale en matière de torture est tributaire de deux facteurs. D'abord de l'information. Sur ce terrain, les choses vont mieux : nous savons heureusement beaucoup plus de choses. Les informations circulent bien mieux gr?ce aux médias [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey outlet[/url] et aux ONG (organisations non gouvernementales) - avec lesquelles je collabore d'ailleurs. ?videmment, cela accentue la première impression négative de la situation. Il faut se rendre [url=http://www.getconversational.com]hollister france[/url] compte que c'est surtout parce que nous sommes davantage au courant.
Le deuxième facteur important est la condamnation résolue de toute pratique relevant de la torture. Cette condamnation était absolue jusqu'à récemment. Or, avec le climat mondiale de guerre contre le terrorisme et les lois sécuritaires, il semble que cette condamnation totale se retrouve aujourd'hui affaiblie. Dans ce sens, et on l'a vu aux ?tats-Unis, les limites de ce qui relève de la torture semblent devenir plus floues. On semble accepter par exemple comme légitime des traitements comme la privation de sommeil ou les humiliations sexuelles. Cette [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk outlet[/url] tendance constitue, à mon sens, une pente dangereuse.

Comment faire pour contrer ces dérives ?
Theo Van [url=http://www.re-tek.co.uk/abercrombie.html]abercrombie uk[/url] Boven. Nous devons dénoncer la totale soumission aux considérations de sécurité, remettre en question et critiquer les nouvelles lois de nos ?tats. Notre sécurité ne [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk[/url] peut qu'être compatible avec les droits de l'homme. Et mon r?le à moi - comme celui de tout citoyen - est de rester vigilant d'un point de vue moral aussi bien que politique pour empêcher une telle dérive.
En fait, le rempart principal dans la lutte continue [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]giubbotti peuterey[/url] contre les actes brutaux et dégradants est bien une société civile bien informée. Dans ce combat contre la torture, rien ne vaut une réaction forte, une condamnation ferme des opinions publiques.

Entretien réalisé par
Ramine Abadie
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