cjkekgg22h
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Posted: Tue 13:31, 17 Sep 2013 Post subject: woolrich parka Kurdes Impossible témoignage Hum |
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Ces mots sont ceux d'un écrivain, Yves Jouan, qui accompagna en ao?t dernier le "train de la paix". Un train qui ne partit jamais de Bruxelles (diplomatie [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich parka[/url] oblige) et n'arriva [url=http://www.getconversational.com]hollister france[/url] jamais à Dyarbakir. Mais quelques témoins [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] obstinés, dont l'auteur de ce texte, réussirent, au prix de multiples [url=http://www.americatownmovie.com]air jordan pas cher[/url] tracasseries de l'armée et de la police turque, à traverser en autocar une partie du pays qu'il est interdit, là-bas, d'appeler kurde.
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PHOTOS et textes. Et cette irréductibilité aux images et aux mots de ce que nous ressentions, de ce que je ressentais, moi parmi nous, qui trouvions immodestement, indécemment sens à notre venue, [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich bologna[/url] devant ces femmes dont la raison d'être là touchait à la déraison; une guerre, des hommes aussi furieux et plus responsables que les chiens qu'ils l?chent sur d'autres hommes, après leur avoir "té un frère, un fils, un mari, un ami, les avaient également privées de leur terre et de leur pain. Elles vivent là avec leurs familles (quatorze personnes dans deux pièces sans électricité). L'école pour les enfants? Trop cher, quand on a 400 francs par mois pour nourrir tout le monde une fois le loyer payé. Ce qu'elles vivent, ni leurs larmes ni leurs dos qui ne se courbaient pas n'en donnaient idée. Et mes mots ne diront jamais rien de ce que je vivais devant elles, quand leurs seuls présences me jetaient, au moins un moment, dans l'oubli et jetaient dans l'oubli, en même temps qu'elle donnaient à son histoire récente des visages révélés de l'autre c"té des chiffres nés des recensements et estimations, cette ville immense, protéiforme, où la guerre déverse chaque année ses cargaisons de familles expropriées, mises au rebut de la société turque pour n'avoir pas accepté de dénoncer les combattants de l'ombre, Istanbul où, chaque samedi, des mères dont l'obstination vient à bout des interdits se rassemblent devant le Galatasaray, le prestigieux lycée fran?ais, avec en main la photo d'un proche disparu, et aux lèvres "justice" et "paix", ces deux mots si souvent prononcés en l'absence de ce qu'ils désignent, Istanbul à qui, sans doute, Mustafa Kemal ne pardonna jamais d'être sans cesse, au point de rencontre de deux continents, ce corps naissant de corps multiples, ce dernier souvenir des empires, ce confluent de peuples et de civilisations dans le pays du peuple et de la langue officiellement uniques, Istanbul, cette bouche ouverte, ces deux lèvres par lesquelles la haute voix kurde porte continuellement ce que lui donnent ici les silences de populations tenues d'être turques (1) et dont les racines plongent en terres lointaines et diverses.
Mais en Turquie comme ailleurs, l'oubli est parfois le terreau le plus fertile de la mémoire, en secret. A peine une porte s'entrouvre-t-elle que se répand le long des routes, [url=http://www.maximoupgrade.com/hot.php]hollister[/url] dans le réseau vasculaire du pays, ce que l'on voulait contenir. Que des cars pour la paix avancent vers Dyarbakir, dans la "zone en état d'alerte" (tout est bon pour ne pas nommer le Kurdistan), et des milliers de majeurs et d'index s'écartent pour mêler en un seul signe la victoire et la paix. A Urfa, ce sont des centaines de personnes qui bravent les coups de crosse pour s'approcher du convoi. En tous lieux, des paysans que leur travail amène à croiser notre parcours défient d'un geste discret les "loups gris (2)". Et deux soldats (kurdes? turcs?) armés comme les autres (Dieu lui-même saurait-il pourquoi?), font, eux aussi, le geste, plus discrètement encore...
Les soldats, justement... On dit qu'en "Nouvelle Russie" le prince Potemkine avait engagé des figurants [url=http://www.maximoupgrade.com/hot.php]hollister france[/url] afin que Catherine II ne p?t voir la misérable vérité de son empire. En Turquie d'aujourd'hui, les "figurants", engagés volontaires ou enr"lés de force pour nous empêcher de voir le Kurdistan, étalent devant nous le vrai visage de la dictature. Et dans le paysage qui nous est ainsi proposé, rien n'est épargné, pas même le ciel que sillonnent ici ou là des hélicoptères, derniers fleurons de l'industrie fran?aise. Car la France, justement...
La France, ici, est dans les pierres chaudes du Galatasaray sur quoi s'appuient les "mères du samedi" pour en appeler au respect des droits de l'homme. Elle est, comme une voisine à qui l'on rend service, dans ce que fait spontanément tel jeune homme pour traduire nos demandes à un commer?ant de sa connaissance. Elle est autre chose encore dans le regard de tel enfant cireur de chaussures prêt à nous extirper deux sous pour sa survie, parce qu'il croit savoir d'où viennent ces deux sous-là et [url=http://www.davidhabchy.com]barbour outlet[/url] les autres. Elle est invisible, dans les deux cents entreprises qui assurent en Turquie sa place de principale puissance économique. "Puissance"...: le mot a ici de ces résonances!
Là, Diderot, je pense à vous quand vous vous adressiez aux "puissants" de la Compagnie des Deux Indes et leur disiez: "Mais si la voix de l'intérêt particulier est la seule à laquelle votre oreille [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk outlet[/url] puisse s'ouvrir, écoutez-la donc! (3)". L'écouter, ce serait aujourd'hui comprendre, à l'instar de la chambre de commerce et d'industrie d'Istanbul, que tout développement des échanges (fussent-ils de richesses) passe par la paix. Mais la France préfère garder telle quelle sa part de Turquie comme Arpagon sa cassette. Alors... Alors, silence de l'ambassade, silence dans la plupart des journaux fran?ais où l'on parle de tant d'autres choses! La "presse libre" serait-elle aujourd'hui la forme moderne et [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister outlet sale[/url] fran?aise de la "figuration" employée pour distraire le regard de quelque souverain sans tête identifiable, mais dont nous savons depuis Rousseau que nous en sommes les membres?
Quand nous avons une dernière fois longé la mer de Marmara pour rejoindre l'aéroport, des centaines de bateaux, jusqu'à l'horizon, attendaient leur tour pour traverser le Bosphore. Ils allaient prendre plus loin leurs tonnes de pétrole et passer de nouveau par Istanbul pour regagner les ports des "grandes puissances". En silence. Tout était et tout serait lisse. Et nous avions en tête ces gens en armes, cette guerre entr'aper?ue, ce que nous avions vu dans les bidonvilles en expansion. Et des mots plein les pages, des photos plein les pellicules. Et pas de témoignage. Parce qu'on ne peut jamais dire ni ce que vivent les autres, ni ce que l'on vit soi-même, et que se souvenir fait appel à tous les sens, à ce qui en nous ne peut être communiqué.
Du moins pouvions-nous espérer que ces mots et ces photographies, dont nous savions qu'ils devraient leur existence aux regards des lecteurs, permettraient à des hommes de savoir ou de se rappeler que quelque part, un peuple demande à vivre, et qu'à tenir ses mains (f?t-ce par la pensée, comme je tiens toujours par le souvenir celles de Mme Musa Anter (4) et de sa fille) on sait tout de suite que la vie est là, que le Kurdistan est là, que la Turquie introuvable, improbable est là. Et que la paix inimaginée est là, pour peu que nos oreilles, nos [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister[/url] corps, nos esprits acceptent de recevoir en même temps le cri, le chant, la marche, la danse, ces grands absents de la page condamnée, comme la nymphe Echo, à ne jamais oublier qu'elle ne parle pas la première.
YVES JOUAN
écrivain
(1) Une conversation avec le poète Dominique Grandmont m'a semblé, sur [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]jordan pas cher[/url] ce point, éclairante.
(2) C'est ainsi qu'on appelle les bandes d'extrême droite qui complètent le travail de la police et de l'armée turques en n'hésitant pas à torturer et assassiner les Kurdes et les démocrates turcs.
(3) Troisième version de "l'Histoire philosophique et politique des Deux Indes", 1781, signé de l'abbé Raynal, mais dont Diderot écrivit de nombreux passages, parmi lesquels le chapitre qui comporte cette citation et se déploie ensuite comme un appel à l'insurrection.
(4) Musa Anter: écrivain kurde assassiné.
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