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nukk41df · Posted: Sat 12:59, 05 Oct 2013 Post subject:

Ivan Glasenberg est l'homme pressé des méridiens qui remet sans arrêt sa montre à l'heure, s'adapte au décalage de la et de la géographie. Ce négociateur au moral d'acier qui ne m?che pas ses mots conclut des contrats énormes constamment pendu à l'un de ses cinq téléphones portables. Mais il ne supporte pas qu'on [link widoczny dla zalogowanych] lui résiste et déteste . L'intensité et la passion qui gouvernent sa vie professionnelle font de lui un homme d'affaires hors norme.
Ce go?t de l'aventure [link widoczny dla zalogowanych] et des frissons est dans l'ADN de Glencore, affirme, admiratif, de RBC Capital : "Leurs gars ont les nerfs solides et sont prêts à tout pour là où d'autres ne vont pas, mais ce ne sont pas des [link widoczny dla zalogowanych] têtes br?lées pour autant." Le groupe est implanté dans une multitude de pays périlleux, à l'instar de la , de la République démocratique du Congo ou du . Là où le prospectus boursier rappelle avec un [link widoczny dla zalogowanych] sens prononcé de la litote : "La fraude et la corruption constituent un risque lié à la nature de notre activité."
Son ambition ne se réduit pas à la règle numéro un du trading, "acheter au plus bas et au plus haut". Plut?t que de des "coups" spectaculaires, il préfère établir des liens à long terme avec ses clients. A écouter son entourage, l'humour en demi-teinte est l'un de ses points forts.
Reste que, depuis la de 2008-2009, le paysage réglementaire s'est profondément transformé. Aux Etats-Unis, la loi Dodd-Frank, adoptée en 2010, oblige les compagnies pétrolières et minières à le destinataire des paiements faits aux pays producteurs. Ces sociétés sont, par ailleurs, dans le collimateur des ONG qui dissèquent leurs actions.
C'est une société hybride. D'un c?té, les mines, les gisements, les ports et les entrep?ts, dont Glencore est propriétaire, auxquels s'ajoute une kyrielle de participations industrielles dans des de renom. De l'autre, la société [link widoczny dla zalogowanych] agit comme intermédiaire, affrétant des navires et acheminant les matières physiques en vrac, entre pays producteurs et consommateurs. Gr?ce à ces deux activités, Glencore contr?le 60 % du zinc mondial, 50 % du cuivre, 30 % de l'aluminium, 25 % du charbon, 10 % du grain et 3 % du . De par sa gamme très étendue de produits et sa force de frappe considérable, "La Firme" influence directement le panier de la ménagère.
Situé dans le village de Baar, à dix minutes en voiture de Zurich, le siège opérationnel de Glencore est niché dans des b?timents blancs anonymes. Les habitants de [link widoczny dla zalogowanych] cette bourgade du canton de Zoug, un paradis fiscal, ne sauraient pas reconna?tre dans la rue. Pourtant Glencore, qui compte 57 000 employés, est un géant international. Le prospectus boursier de 1 636 pages, décrivant dans les [link widoczny dla zalogowanych] moindres détails le fonctionnement complexe de l'entrelacs de s, en -témoigne.
De plus, l'absence de cotation a permis jusqu'alors à son patron de la couleur muraille. Afin d'écarter les projecteurs de la presse et des analystes, Ivan Glasenberg n'a donné qu'une seule interview. Ce silence a permis à cette très grande fortune d'échapper aux radars. Jusqu'à l'annonce de l'introduction en Bourse, la revue économique Bilanz, qui établit le hit-parade de la richesse suisse, ne connaissait même pas son existence.
Désormais, Glencore va des comptes. Le journaliste suisse Daniel Ammann, fin connaisseur du négoce helvétique, estime que la cotation va un grand choc culturel pour cette compagnie qui préfère l'ombre à la lumière : "L'entreprise qui a exercé son métier sans publicité aucune se trouve tout à coup arrachée à l'effacement recherché. Or la discrétion des groupes privés correspond davantage au souhait des clients que la bonne gouvernance exigée par la Bourse."
Recruté en 1984 par comme trader en charbon dans l' de l'apartheid pour mieux se des sanctions internationales, Ivan Glasenberg n'hésite pas à son mentor. Promu chef du département "houille" de Glencore, la voie royale, il est tout naturellement élu par les associés à la direction générale.
Force et souffle de [link widoczny dla zalogowanych] taureau, ce super-organisé n'aime pas être retardé. Exigeant envers lui-même, attentif aux détails des transactions, il épuise son personnel. Ivan Glasenberg travaille comme un malade. Le directeur général toujours prêt à en découdre appuie sur [link widoczny dla zalogowanych] ses cadres, corvéables à merci, comme sur des boutons. Il faut que ?a réponde, et [link widoczny dla zalogowanych] vite, on est (très bien) payé pour ?a. L'insécurité de l' est totale. "Kill or die" : "Tue ou meurs"...
Sur l'une des rares photos de l'intéressé, c'est le regard noir au scanner qui frappe immédiatement. Car sans cette caractéristique, on aurait du mal à la personnalité d'Ivan [link widoczny dla zalogowanych] Glasenberg. De quel métal est donc fait ce ressortissant d'origine sud-africaine, discret jusqu'à la transparence, qui dirige depuis [link widoczny dla zalogowanych] bient?t dix ans la multinationale des Glencore, l'une des plus belles réussites du commerce ? Mystère.
Plus récemment, Glencore, premier négociant de grain russe, s'est comporté comme un vil spéculateur en pariant dans le plus grand secret sur une hausse du prix du blé au début de l'été 2010. Parallèlement, [link widoczny dla zalogowanych] des émissaires de Glasenberg ont persuadé Moscou d' un embargo sur les exportations pour l'effet de [link widoczny dla zalogowanych] la grave sécheresse qui sévissait dans l'ex-URSS. Résultat, une envolée des cours mondiaux de 15 % en deux jours qui a fait le prix du pain partout dans le monde.
Malgré son amertume, Marc Rich s'est montré beau joueur en tressant récemment des lauriers à son ex-protégé : "Ivan est un homme brillant à l'intelligence très analytique et grand travailleur." Peut-être parce que, dans l'esprit de ce flibustier sans foi ni loi, Glencore est un digne héritier de Marc Rich & Co de sinistre réputation.
"Agissant dans des pays mal és pour face au rouleau compresseur des multinationales, Glencore est l'une des entreprises potentiellement les plus dangereuses en termes de responsabilité sociale et de développement", dénonce Olivier Longchamp de l'ONG helvétique Déclaration de Berne. Glencore a décidé de appel au marché pour sa conquête mais sans pour autant les impératifs de transparence, comme l'atteste le récent déplacement du siège juridique de Baar vers la place financière off shore de l'?le de Jersey.
Cette tour de Babel polyglotte est fondée sur une structure horizontale facilitant les décisions rapides. La tradition du bin?me à la tête des départements permet aux managers de se les uns les autres. La pratique du à haut niveau fait aussi partie intégrante de la d'entreprise. Ivan Glasenberg, qui respire la forme et le muscle entretenu, s'astreint à une discipline de fer.
A 54 ans, l'ancien trader en charbon aimerait inconnu au bataillon des stars du business. Il a raison. L'argent n'a jamais bonne presse. Or, à l'issue de la mise en de Glencore, le mardi 24 mai, à Londres et le 25 mai à -Hongkong, son patron pèsera 10 milliards de dollars (près de 7 milliards d'euros) de plus gr?ce à sa participation de 15,8 % dans le groupe.
Ainsi, en 2003, la ministre fran?aise de l'écologie, , avait qualifié de "voyou" Glencore, principal actionnaire de Metaleurop, pour fermé sans gare l'usine de retraitement des métaux de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) sans le site le plus pollué d'Europe.
Pour les craintes de la City comme de Wall Street, le document à destination des investisseurs ne mentionne pas le nom de Marc Rich, le plus grand trader en pétrole de l'histoire. Or Glencore est issue de l'enseigne Marc Rich & Co que ce personnage sulfureux avait montée à Zoug. En 1994, à la suite de graves problèmes avec la américaine, Marc Rich est victime d'un putsch de la part de ses lieutenants, qui le forcent à sa participation. Les comploteurs fondent alors Glencore.
Avec une telle antienne, cet environnement brutal et viril, où tout est permis sauf l'échec, exclut les femmes. Dans une interview au le 25 avril, le nouveau président du conseil d'administration de Glencore, , un ancien de la Légion étrangère, s'est permis un commentaire misogyne qui a fait grand bruit. Alors que le monde de l'entreprise change, le prospectus, lourd comme trois annuaires de téléphone, ne mentionne ni la promotion de la diversité au sein du groupe ni les responsabilités sociétales.
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Cette opération boursière, l'une des plus grosses jamais effectuée en , a été affublée d'un nom de code à la hauteur des ambitions de ce conglomérat tentaculaire : "Galaxy". Ce choix cosmologique n'a pas été guidé par la mégalomanie galopante d'un "ma?tre de l'Univers". C'est plut?t la satisfaction na?ve de l'expert-comptable sorti de la petite université du Witwatersrand à Johannesburg, et d'une école de commerce américaine de second rang, qui est devenu le premier négociant du globe. On serait à moins.
Mais le et la richesse de ce [link widoczny dla zalogowanych] groupe helvétique ne se mesure pas tant à l'aune de cette enclume de chiffres et de graphiques, ni à son entrée immédiate dans le FTSE 100, l'indice boursier des cent plus grosses valeurs de la Bourse de Londres (London Stock Exchange). C'est dans les secteurs stratégiques qu'a choisi d' cet empire à l'échelle de la qu'on peut sa formidable puissance.